La Presse Anarchiste

Chronique mensuelle

Le mois d’août à été le mois des excom­mu­ni­ca­tions majeures.

Excom­mu­ni­ca­tion des anar­chistes par Lefrançais O’Daim.

Excom­mu­ni­ca­tion des col­lec­tivistes par le Con­grès pos­si­biliste, excom­mu­ni­ca­tion ren­due plus pénible encore par une let­tre de S.M. Joffrin.

Excom­mu­ni­ca­tion du Con­grès de la Salle du Com­merce par Rou­vi­er, de Marseille.

Excom­mu­ni­ca­tion de Rou­vi­er, de Mar­seille, par la foule, à la sor­tie de l’hô­tel Con­ti­nen­tal1Citons aus­si l’ex­com­mu­ni­ca­tion des anar­chistes indi­vid­u­al­istes par les com­mu­nistes. N.D.L.R..

Comme résul­tat Rou­vi­er est encore min­istre, Jof­frin est tou­jours con­seiller munic­i­pal. Le Con­grès, sans avoir ral­lié les col­lec­tivistes, est mort d’en­nui en entraî­nant dans la tombe ses dix ou douze spec­ta­teurs. Et les anar­chistes con­tin­u­ent a ross­er les per­son­nages offi­ciels (allez deman­der à Lock­roy ) et à faire de la propagande.

La dix­ième Cham­bre cor­rec­tion­nelle avait à décider la ques­tion des anti-pro­prié­taires. Le mois passé, les com­pagnons appelés à faire un démé­nage­ment rue des Abbess­es, s’y rendirent, comme tou­jours sans se faire prier.

Le concierge voulut s’op­pos­er à la sor­tie des meubles et fut rossé, les ser­gots inter­v­in­rent, le com­mis­saire de police crut faire un bon coup en arrê­tant sept anar­chistes, qui furent traduits le 18 août devant la dix­ième Cham­bre présidée par l’inim­itable Barthelon.

Après une défense énergique, surtout de la part de Cou­chot, le Tri­bunal acquit­ta six sur sept anti-pro­prié­taires et con­damna la locataire démé­nagée à 1 mois de prison parce que ses meubles étaient sai­sis et Cou­chot à 4 mois parce qu’il paraît qu’il n’ig­no­rait pas la saisie et qu’il avait frap­pé le concierge.

D’où nous pou­vons tir­er cette con­clu­sion qu’il est per­mis de démé­nag­er, même de force, quand les meubles ne sont pas sai­sis et en prenant soin de ne pas touch­er le pipelet, ou de l’érein­ter assez sérieuse­ment pour qu’il ne puisse pas aller se plaindre.

Puisque nous sommes au Palais de Jus­tice, on promet un lapin à celui qui y décou­vri­ra une audi­ence réelle­ment publique.

Pen­dant que Katkof crève et que les jour­nal­istes répub­li­cains français lui tressent des couronnes, les dis­tri­b­u­tions de prix se suiv­ent et se ressem­blent et les enfants vont enfin avoir quelques semaines de lib­erté ! Ils l’ont bien gag­né après avoir sup­porte dix mois entier, l’esclavage de l’é­cole, le plus idiot des esclavages ! Allez pau­vres goss­es, prof­itez-en et surtout revenez bien désobéissants !

Le con­seiller munic­i­pal Lavy a prof­ité de l’oc­ca­sion pour pio­nner un peu et pour y aller de son petit speech : Jeunes élèves, quand vous serez grands ne soyez pas égoïstes, sans pour cela vous laiss­er entraîn­er trop loin par le désintéressement.

D’ailleurs, à votre entrée dans la vie, le Par­ti Ouvri­er sera là pour vous recueil­lir ; cessez d’être des bour­geois bour­geoisant mais gardez-vous bien de devenir anar­chiste, restez entre les deux, soyez possibilistes.

Ce lan­gage empreint cepen­dant des plus nobles sen­ti­ments a déplu à un défro­qué qui a protesté, il en est résulté une polémique courte mais si amu­sante que cha­cun s’en tient encore les côtes.

Quand on rit, on est désar­mé, aus­si les ser­gots qui avaient pris un dra­peau sor­tant du Con­grès n’ont-ils eu qu’à ce rap­pel­er cette désopi­lante his­toire Loyson-Lavy pour être pris d’un tel fou rire qu’ils en ont ren­du le dit drapeau.

Du Con­grès le seul résultat
Sera que dans tons les États
À l’ex­pres­sion en usage
On ajoutera le mot : grès
Cha­cun dira dans le langage :
Ah que c’est Con-grès !

Némo


Dans le même numéro :


Thèmes


Si vous avez des corrections à apporter, n’hésitez pas à les signaler (problème d’orthographe, de mise en page, de liens défectueux…

Veuillez activer JavaScript dans votre navigateur pour remplir ce formulaire.
Nom