La Presse Anarchiste

Ce qui se passe Dans les groupements anarchistes

Le Congrès anar­chiste de Lyon a affir­mé la néces­si­té, pour les anar­chistes, de se grouper.

Ren­for­cer les groupes exis­tants, accroître le nombre de leurs adhé­rents, inten­si­fier la vita­li­té de ces grou­pe­ments ; en créer par­tout où la chose est possible.

Ensuite relier ces groupes entre eux et régio­na­le­ment ; enfin, assem­bler ces orga­ni­sa­tions régio­nales et for­mer, de cet ensemble, l’Union Anar­chiste : telle est la tâche urgente et néces­saire qui s’impose pré­sen­te­ment aux anarchistes.

Ils s’y consacrent avec une ras­su­rante acti­vi­té, et les résul­tats déjà obte­nus sont encourageants.

Sous peu, nous serons en état de por­ter à la connais­sance de nos lec­teurs ces résul­tats, et nos amis consta­te­ront avec joie que les grou­pe­ments locaux naissent et se for­ti­fient, qu’ils se mettent en rela­tions sui­vies avec les grou­pe­ments voi­sins, que, de proche en proche, ils s’unissent sans se confondre et que l’heure approche où tous les liber­taires de ce pays for­me­ront, dans l’Union Anar­chiste, une orga­ni­sa­tion puis­sante, en mesure d’exercer une influence consi­dé­rable sur le mou­ve­ment social.

L’organisation anar­chiste n’est pas du cen­tra­lisme, de la fusion de toutes les forces éparses d’un par­ti en un tout, puis­sam­ment uni­fié et étroi­te­ment amal­ga­mé. Non !

L’organisation telle que la conçoivent les liber­taires est quelque chose de plus logique, de plus clair et de plus libre. L’entière liber­té d’action lais­sée aux indi­vi­dus, aux groupes locaux et aux grou­pe­ments régio­naux, ne peut exclure l’union morale et maté­rielle pour l’établissement d’une entente lar­ge­ment auto­nome et pra­ti­que­ment réa­li­sable. Lais­ser la plus grande liber­té d’initiative à tous les grou­pés, tout en leur faci­li­tant l’adhésion à l’Union Anar­chiste et en leur en mon­trant l’opportunité immé­diate, n’est pas faire œuvre de dic­ta­ture. Bien au contraire. Car cha­cun d’entre nous com­prend fort bien que l’Anarchisme sans uni­té, sans appui, res­te­rait condam­né à flot­ter dans le vague, à ne pré­sen­ter rien de pré­cis, rien de concret, rebu­tant ain­si les esprits posi­tifs dégoû­tés de leurs dif­fé­rents par­tis, mais qui hésitent à venir à nous parce qu’ils nous consi­dèrent comme des rêveurs tenant insuf­fi­sam­ment compte des pos­si­bi­li­tés pra­tiques d’une réno­va­tion sociale.

Il faut qu’au plus tôt cet état de chose cesse ; il faut que, dès main­te­nant, les grou­pe­ments com­mu­nistes liber­taires tra­vaillent à la mise en pra­tique d’une cohé­sion libre­ment consen­tie et una­ni­me­ment recon­nue comme indis­pen­sable au déve­lop­pe­ment et à la force du mouvement.

Dans cet ordre d’idées, le mois écou­lé a don­né de bons résul­tats. En pro­vince prin­ci­pa­le­ment, les mili­tants ont cher­ché à faire pré­va­loir la pen­sée que, seule, l’union puis­sante de tous les anar­chistes pré­sen­te­rait des avan­tages inap­pré­ciables, à tous les points de vue.

À Rou­baix, Croix-Was­que­hal, Onnaing, Denain, Valen­ciennes, des mee­tings ont été orga­ni­sés et le consen­te­ment mutuel et una­nime de nos amis du Nord à ce prin­cipe d’organisation nous est pré­cieux. Cha­cun a com­pris qu’il fal­lait faire litière des vieux erre­ments, des pra­tiques sur­an­nées qui ten­daient à faire entendre que les anar­chistes étaient des adver­saires « irré­con­ci­liables » de l’organisation.

Des mee­tings faits à Oul­lins, à Lyon, Puteaux, Saint-Denis et à Paris, en faveur de Cot­tin et contre la répres­sion espa­gnole ont créé un grand cou­rant de pro­tes­ta­tion. Nous n’en res­te­rons pas là. Une nou­velle cam­pagne va s’engager pour aider éner­gi­que­ment à la libé­ra­tion de notre ami. Rien ne nous empê­che­ra de dévoi­ler les tur­pi­tudes sociales dont Cot­tin est la pre­mière vic­time. La répres­sion qui gronde et s’étend sur le monde nous trou­ve­ra tou­jours au pre­mier rang. Nous lut­te­rons avec achar­ne­ment contre elle. Et rien ne pour­ra retar­der, mal­gré les atro­ci­tés des gou­ver­ne­ments bour­geois, l’ultime révolte qui vient.

Un pre­mier pas est fait dans la future orga­ni­sa­tion qui se pré­pare. La Fédé­ra­tion de la Seine s’est grou­pée et consti­tuée. Notre cama­rade, P. Mual­dès en a jeté, du consen­te­ment de tous, les pre­miers jalons. L’œuvre est en bonnes mains et en excel­lente voie. Que chaque groupe dis­cute sur la néces­si­té d’une col­la­bo­ra­tion métho­dique et sui­vie avec l’U.A.; que chaque indi­vi­du en com­prenne l’à‑propos et se ral­lie libre­ment à ce prin­cipe : l’union seule nous la force, décu­ple­ra nos moyens, déve­lop­pe­ra notre action ; sans elle rien de durable, rien de cer­tain ne peut être fait.

M. Ray­mond.


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