La Presse Anarchiste

Spectacles

Sauf les paroles d’une si dis­crète émo­tion con­sacrées par l’équipe du Canard enchaîné à la dis­pari­tion de son vieux col­lab­o­ra­teur, il ne sem­ble pas que la mort de ce maître char­mant ait beau­coup retenu l’attention de nos con­tem­po­rains, trop occupés de la per­pétuelle bous­cu­lade qu’ils appel­lent leur vie ou leur « pen­sée ». C’est décidé­ment plus que jamais l’occasion de dire que les humoristes sont les seuls gens sérieux, et sen­si­bles. Mais peut-être, si l’on n’a point l’honneur d’appartenir à leur famille, faut-il être Français de l’étranger pour sen­tir à fond toute la tristesse d’une telle perte ? Déli­cieux Guilac dont, pen­dant tant d’années, les dessins auront été au nom­bre des rares richess­es qui, de semaine en semaine, nous aidèrent à pren­dre l’exil en patience. Et main­tenant qu’il n’est plus, l’on mesure com­bi­en cer­taine gen­til­lesse française dont, jusque dans l’irrespect, il fut l’un des derniers et enchanteurs représen­tants, va man­quer à l’univers.


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