Ventura Suarez, vieux militant libertaire, et Augusto Sanchez (17 ans): fusillés avec 62 autres camarades (information parue dans La révolution prolétarienne en juin 1963).
Sandalio Torres : paysan d’origine, ouvrier du bâtiment, avait lutté contre Batista et s’était désolidarisé de la révolution lorsqu’elle prit un caractère communiste totalitaire. Ayant exprimé ses opinions sur son lieu de travail, il est arrêté en 1962 et emprisonné. Soumis quatre fois de suite à une exécution simulée pour qu’il reconnaisse militer dans des mouvements contre-révolutionnaires et qu’il dénonce ses camarades — en vain. Il est condamné alors à 30 ans de prison.
Aquiles Iglesias : persécuté pour ses activités révolutionnaires sous la dictature de Batista, il s’exila au Mexique, où il fut arrêté pour avoir participé à l’organisation de plusieurs expéditions vers Cuba. Ingénieur agronome, il devint fonctionnaire au ministère de l’Agriculture du gouvernement révolutionnaire. Très vite, il exprima son désaccord avec les méthodes totalitaires adoptées et la pénétration communiste, ce qui lui valut d’être arrêté et condamné aux travaux forcés.
José Acena : vieux militant libertaire, il s’opposa fermement à la dictature de Batista et fut un cadre actif du « Mouvement du 26 juillet », ce qui lui valut arrestations et tortures. Il participa activement, notamment au niveau syndical, au nouveau régime. Lors de son virage totalitaire et communiste, il rompt avec le « M.26.7 » et fait part personnellement de son désaccord à Castro. Après une période de surveillance par la police politique, il est arrêté et emprisonné fin 1962.
Luis Miguel Linsuain : actif très tôt dans le mouvement libertaire, il rejoint dans la montagne les guérilleros anti-Batista. À la victoire de la révolution, il avait le grade de lieutenant. Ses convictions anarchistes l’opposèrent très vite aux éléments marxistes. Ses positions anticommunistes et anti-dictatoriales le firent licencier de l’armée rebelle. Devenu secrétaire de la Fédération de l’Hôtellerie de la province d’Oriente, il est emprisonné et condamné à 7 ans de prison au début des années soixante au moment de la purge et de la reprise en main des syndicats par le nouveau régime. Accusé ensuite d’avoir préparé un attentat contre le frère de Fidel Castro, il est condamné à 30 ans de prison. Les conditions de détention ruinèrent sa santé. Libéré en 1980 et expulsé vers la Floride au moment de l’affaire de l’ambassade du Pérou dont Castro profita pour vider ses prisons, il est mort en novembre de la même année, peu après son arrivée à Miami.