Une absence forcée et de longue durée de notre ami Schæffer l’oblige à nous confier les destinées de l’Autonomie Individuelle.
En assumant cette responsabilité, nous ne nous dissimulons pas la tâche qui nous incombe, mais, pour la remplir, ni le travail ni le dévouement ne nous feront défaut.
La ligne de conduite de la Revue ne sera pas changée ; la rédaction restera la même, et aux nouveaux venus il sera laissé une entière liberté.
Mais pour dissiper toute confusion, pour éviter toute fausse interprétation, nous croyons devoir dire quelques mots sur la direction et le but de la Revue, — ce qui sera, en somme, résumer son existence jusqu’à ce jour.
Nous croyons devoir nous interdire toute question de personnes restreignant les questions d’idées, notre but étant l’étude. Pourtant, nous pensons que si l’étude est nécessaire, l’action ne l’est pas moins à la propagande des idées an-archiques ; aussi, nous reconnaissons la liberté de chacun de les répandre comme il sent, comme il comprend, selon son tempérament, selon ses facultés.
Nous avons pour but l’étude et la diffusion des questions tendant à rendre à l’individu son intégrité absolue. Considérant que sans une liberté entière l’individu ne saurait exister, nous ne reconnaissons à la Société que des devoirs envers chaque individualité. Nous considérons surtout que l’évolution vers l’individuation ne saurait s’accomplir sans le complet annihilement de tous les préjugés philosophiques, politiques et sociaux.
Dans l’étude des problèmes sociaux, aucune solution qui ne serait fondée sur la liberté individuelle ne pourrait être admissible. Dans nos critiques et études sociales, tout nous sera bon ; nous n’hésiterons pas à prendre notre bien partout où nous le trouverons, même chez nos adversaires. Pourtant, dans nos recherches, nous n’admettrons que des preuves basées sur la science expérimentale, sur la philosophie matérialiste et sur une irréligion absolue.
L’autonomie Individuelle