La Presse Anarchiste

Échos

Embras­sades

Les socia­listes du Pas-de-Calais réclament, nous apprend le « Tra­vailleur » de Lille, la pré­sence de Mar­cel Cachin. Il s’a­git par une série de réunions d’a­me­ner au dépu­té Bas­ly de nou­velles recrues. Nous sou­hai­tons au confé­ren­cier bon appé­tit et gros estomac.

Au fait!, qui disait que l’u­ni­té n’é­tait pas réa­li­sée ? La col­la­bo­ra­tion du four­rier de Guesde et de Bas­ly en est l’affirmation.

Et dire qu’il y a près de cinq ans, dans une réunion don­née à la Mai­son du Peuple de Lens, Guesde ne put s’é­chap­per des mains des bas­ly­cots que grâce aux cama­rades qui, peu de temps après, for­mèrent la jeune Fédé­ra­tion des mineurs.

Tiens ! Tiens !

Le même « Tra­vailleur » publie le nombre de grèves qui ont écla­té l’an der­nier à Rou­baix. Leur nombre est de 34, dont les résul­tats sont les sui­vants : vic­toires, 10 ; néfastes, 14 ; tran­sac­tions, 6 ; incon­nus, 4.

Par­mi elles il y a eu plu­sieurs « grèves géné­rales » : l’une par­mi les trieurs de laine com­pre­nant une ving­taine d’é­ta­blis­se­ments ; une autre par­mi les tein­tu­riers aux éche­veaux, attei­gnant une quin­zaine d’u­sines. Il y a donc eu des grèves géné­rales à Rou­baix ! Que devient la sainte fureur des gues­dos contre les grèves géné­rales ? Il est vrai qu’il y a des élec­tions en mai pro­chain. Et dame ! on fait là-bas des grèves pour faire des électeurs.

Pour la galerie

Le « Tra­vailleur » mani­feste de la colère à l’é­gard du « Réveil du Nord », qui vient de consa­crer à Briand des notes élo­gieuses. Et c’est ce que nous ne pou­vons com­prendre, car entre amis, il faut se par­don­ner bien des choses.

Somme toute, le « Réveil du Nord » n’est-il pas un bon agent élec­to­ral et ne faut-il pas à Delo­ry, en mai, le concours des bour­geois du « Réveil », « gens comme Briand, aux gages du patronat ».

Caisses de chômage

Renard vient, dans l’«Humanité », de nous ser­vir un flot de ser­vices mutua­listes. Il faut, dit-il, créer des caisses de chô­mage, de mala­dies, etc., etc. Mais il oublie de dire com­ment on peut assu­rer aux chô­meurs de cer­taines indus­tries, un sub­side jour­na­lier. C’est dom­mage, car il aurait conclu, comme le « Tra­vailleur » qui, par­lant de la caisse de chô­mage créée par le Conseil muni­ci­pal de Rou­baix et les Syn­di­cats patro­naux, ne trouve rien de mieux que de pro­cla­mer l’im­pos­si­bi­li­té d’as­su­rer le chômage.

Avec les 25.000 francs pré­vus, on pour­ra don­ner 0 fr.75 par jour, pen­dant 60 jours à 555 chô­meurs ; 1 franc à 416 chô­meurs. Or, dit le « Tra­vailleur », en avril 1903, Motte congé­dia 120 ouvriers ; un autre patron, 152. Où serait pareille caisse, ajoute-t-il, avec de tels chiffres, joints au nombre de tein­tures où, pen­dant six ou sept mois l’on ne tra­vaille que quatre ou cinq jours par semaine, à celui des ouvriers du pei­gnage qui, sou­vent comme en la période actuelle, font trois jours par semaine ?

Leur syn­di­ca­lisme

Au congrès de Stutt­gart, par­mi les appro­ba­teurs les plus bruyants de rap­por­teur Beer, pro­cla­mant la néces­si­té de créer enfin en France « un mou­ve­ment syn­di­cal « sain », se fai­sait remar­quer un atta­ché au Cabi­net Vivia­ni, jeune avo­cat pari­sien, qui – ô mys­tère de l’an­ti­mi­nis­té­ria­lisme gues­diste – était pré­ci­sé­ment un des délé­gués de notre bonne Fédé­ra­tion du nord.

Heu­reuse nouvelle

C’est un fait acquis, M. Chau­vin – tout comme son copain Des­li­nières, mais avec moins d’é­clat – aban­donne les affaires socia­listes pour se consa­crer uni­que­ment à la vente des fonds de commerce.

Ces mes­sieurs s’en vont du Par­ti écœu­rés par les « dévia­tions » qui menacent de tout entraî­ner, et que Guesde lui-même ne com­bat plus qu’a­vec mol­lesse. Pour­tant ils étaient venus à l’U­ni­té pleins de confiance, espé­rant y trou­ver un champ plus vaste à leur acti­vi­té bien connue. Mais hélas ! avec les idées nou­velles, avec cette marotte d’in­tro­duire par­tout les pré­oc­cu­pa­tions ouvrières là où elles n’ont que faire, la crise est venue. Même en période élec­to­rale la pro­pa­gande res­tait infruc­tueuse. Ça ne ren­dait plus.

Est-il anar­chiste ?

Est-il anar­chiste de fré­quen­ter les gens qui ne sont pas de « l’I­dée », dont même quelques-uns sont au Par­ti uni­fié ? Est-il anar­chiste de col­la­bo­rer avec eux non­obs­tant l’a­vis contraire du plus sémillant de nos pro­pa­gan­distes, à un jour­nal qui devait être l’«Avant-garde » et qui se trouve être l’«Action directe » ?

Est-il anar­chiste de croire qu’on « trou­ve­ra de la vie » dans un Congrès anar­chiste ? Est-il anar­chiste de mettre les pieds dans un syn­di­cat ? Est-il anar­chiste d’hé­ri­ter de son père ? Est-il anar­chiste de ché­rir sa mère ? Est-il anar­chiste de vivre de sa plume ? Est-il anar­chiste de res­pec­ter ortho­graphe et syn­taxe ? Est-il anar­chiste de se tor­cher le der­rière ? Est-il anar­chiste de chan­ger de che­mise ? Est-il anar­chiste de faire des enfants ? Est-il anar­chiste d’être gras ? Est-il anar­chiste d’être maigre ?

Autant de ques­tions qu’un de nos amis se posait naguère avec angoisse. On demande un théo­ri­cien pour y répondre et des impul­sifs pour ne pas com­prendre et être contents tout de même !

Pas la peine !

C’est une heu­reuse entre­prise que celle de vou­loir ins­truire les mili­tants du Par­ti Socia­liste. Nul ne doute qu’ils en aient besoin.

Mais il y a ins­truc­tion et ins­truc­tion, comme il y a fagots et fagots, Jean Lon­guet, sur les trade-unions anglaises, ne les aura pas avan­cés beau­coup. Il paraî­trait que le mou­ve­ment ouvrier en Angle­terre est digne de son admiration!…

C’est ce que rabâche le Musée Social. Pour­quoi alors, ô mili­tants, cou­rir à la nou­velle École socia­liste ?

Pas la peine !

Enfant de Dieu

Si vous avez besoin d’une leçon d’a­mour, de jus­tice, de puri­fi­ca­tion morale, le Sillon est tout prêt à vous la don­ner… à l’œil, pour la grâce de Dieu.

À Limoges, un cer­tain Dr Her­vy, sillo­nard de marque, vient d’en don­ner une bonne à Ernest Girault, qui se tirait des pattes des flics ; notre enfant de Dieu vous colle notre pauvre Girault contre une muraille et là, de toute la vigueur que donne une belle âme le main­tient jus­qu’à l’ap­proche de la maréchaussée.

Fi ! quels gros­siers maté­ria­listes que ces brutes syndicalistes.

Ensemble tou­chant

Le Socia­lisme, natu­rel­le­ment, a bran­di les chiffres – un peu tirés par les che­veux, si l’on peut dire, et nul­le­ment convain­cants, – four­nis par Cleuet dans l’Huma­ni­té, sur les résul­tats que donne la non-appli­ca­tion de la repré­sen­ta­tion proportionnelle.

L’Éveil démo­cra­tique, cette feuille aux relents d’é­glise, de son côté, les a com­plai­sam­ment repro­duits et, déli­ca­te­ment, elle qua­li­fie la vota­tion par syn­di­cats dans les Congrès syn­di­caux de men­son­gère fumis­te­rie, dans laquelle trouvent leur compte les Pou­get et Cie.

Ne nous éton­nons pas de voir ces deux com­pères d’ac­cord, car de la bataille élec­to­rale – évin­çant la lutte éco­no­mique – à la paix entre tous les fils du Christ, il n’y a qu’un pas.

En par­tie double

Les expli­ca­tions, excel­lentes à Lille, ne le sont point, paraît-il, à Paris.

En confir­mant à M. Marius-André son man­dat au comi­té confé­dé­ral, la Bourse du Tra­vail de Lille attri­buait aux anar­chistes la cause des mal­heurs qui sont tom­bés sur la tête de son délégué.

Par contre, M. Marius-André expli­quait au Comi­té des Bourses qu’il était l’ob­jet de la haine per­sis­tante des mil­le­ran­distes, qui ne lui par­donnent pas de les avoir com­bat­tus dans le XIIe et qui, au Syn­di­cat des che­mins de fer, auraient réus­si à le faire radier.

Marius-André et son copain Saint-Venant ne feraient pas mal d’ac­cor­der leurs musiques.

Uni­jam­biste !

Le délé­gué d’une Fédé­ra­tion de maçons de Hol­lande se vit fer­mer les portes de la der­nière confé­rence inter­na­tio­nale des maçons, tenue à Stutt­gart. La raison ?

Le mal­heu­reux n’ap­par­te­nait pas au Par­ti ; or il était déci­dé que ne seraient recon­nus que les délé­gués ayant droit de délé­ga­tion au Congrès Inter­na­tio­nal Socia­liste et ouvrier.

Cela lui appren­dra – et à nous aus­si – qu’on ne peut mar­cher sans les deux jambes chères à Fer­ri et Vandervelde.

On demande un titre

On parle d’un nou­veau jour­nal à la C.G.T. Quel titre lui don­ner ? L’Élu, puisque le jour­nal des élus a pour titre le Pro­lé­taire.

Per­plexi­té

Par­cou­rez le Pro­lé­taire, par­cou­rez le Socia­lisme. est-ce Guesde qui devient brous­siste ou Brousse qui devient guesdiste ?

Le conte­nu du « Prolétaire »

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