M. Urbain Gohier part en guerre – mironton, mironton, mirontaine – pour défendre son patron Buneau-Varilla.
Dans une feuille d’occasion, que publie le « Matin », il déverse 4 pages sur Jaurès et l’«Humanité ». C’est la réponse aux campagnes de propreté du journal socialiste. On ne le dissimule même pas et c’est tout juste si M. Gohier ne signe point : pour et par ordre.
Jaurès et l’«Humanité » sont accusés de défendre Soleilland, de vilipender le ministre Aristide Briand, de pourrir les derniers étais de la société française, d’être vendus aux gouvernants et aux financiers d’Outre-Rhin, d’activer l’exode des capitaux français, de désarmer la France devant l’Allemagne, etc., etc.
C’en est bête à pleurer et c’est vraiment triste sous la plume d’un Gohier dont nous admirions autrefois l’ardeur antimilitariste et la verve démolisseuse de toute autorité sociale. Su « Soleil », de l’«Aurore » au « Matin », quelle chute ! Qu’il est donc, dans notre misérable société, difficile de gagner son pain en restant homme d’esprit !