La Presse Anarchiste

Ce qui se passe Dans les groupements anarchistes

Nous assis­tons actuel­le­ment à une période active d’agitation et d’organisation. Plus que jamais, l’«Union Anar­chiste » a net­te­ment com­pris que son futur déve­lop­pe­ment dépend d’une pro­pa­gande inces­sante, régu­lière et métho­dique de l’idéal libertaire.

Il est seule­ment regret­table que cette néces­si­té n’ait pas été com­prise il y a quelques mois déjà.

Qu’importe ! Nous enre­gis­trons avec satis­fac­tion un état de choses actuel, avan­ta­geux pour nos idées et dont l’urgence se fai­sait gran­de­ment sentir.

La fon­da­tion et l’organisation des fédé­ra­tions de pro­vince menées à bien par nos dévoués cama­rades, démontrent vic­to­rieu­se­ment l’à‑propos de telles créations.

Par­tout un cou­rant d’enthousiasme et d’énergie vient don­ner rai­son à nos prévisions.

« L’anarchie se ras­semble », selon la parole d’un diplo­mate russe, employée dans d’autres cir­cons­tances. Oui, nous nous « ras­sem­blons » et nous nous comp­tons. La besogne est ardue, la tâche est lourde, mais elle ne nous effraie pas.

L’époque où nous vivons est fer­tile en évé­ne­ments de toutes sortes, nous devons en suivre atten­ti­ve­ment toutes les péri­pé­ties. Et ce n’est que for­te­ment orga­ni­sés, étroi­te­ment unis, que nous pour­rons inter­ve­nir uti­le­ment pour la réa­li­sa­tion de notre bel idéal.

La mon­tée sera rude ; face aux appé­tits des classes pos­sé­dantes et néces­sai­re­ment bien armées pour la lutte, la bataille sera ter­rible nous ne l’ignorons pas. Et c’est dans l’attente de cette lutte, que nous espé­rons pro­chaine, qu’il nous faut inten­si­fier notre orga­ni­sa­tion et lui don­ner son véri­table carac­tère : la com­ba­ti­vi­té. Par­tout, por­tons la parole de révolte, par­tout ame­nons les masses à réflé­chir d’abord, à s’éduquer ensuite.

Certes ! le labeur est ingrat ; à com­bien de mau­vaises volon­tés, d’intérêts adverses, d’opinions pré­con­çues, allons-nous nous heur­ter ? Qu’importe encore, si le résul­tat répond à nos efforts.

Et ce résul­tat est dans l’union de tous, dans l’éducation et l’énergie de cha­cun ! À l’œuvre, camarades !

La tour­née Fis­ter conti­nue avec suc­cès. Dans chaque ville, dans chaque loca­li­té l’affluence du public est grande, pour écou­ter notre cama­rade. Ouvriers, pay­sans, se rendent avec curio­si­té d’abord à ses réunions, puis écoutent avec sym­pa­thie et sortent véri­ta­ble­ment inté­res­sés et récon­for­tés. La semence de liber­té germe peu à peu dans leurs cerveaux.

Un ins­tant éton­né, l’homme se reprend, médite et com­pare les dif­fé­rents sys­tèmes poli­tiques avec l’énoncé clair, pré­cis des prin­cipes anarchistes.

Il est per­mis de sup­po­ser qu’un doute se fait dès lors, dans son esprit, le doute sur l’opportunité et le bien-fon­dé des dogmes impo­sés par les classes dirigeantes.

Ce pas fran­chi, la com­pa­rai­son s’impose et elle est tout à l’avantage des prin­cipes anarchistes.

Déjà de nom­breux amis de pro­vince, des régions où a pas­sé Fis­ter, nous ont écrit pour nous dire la bonne impres­sion lais­sée par lui. Tous sont una­nimes à consta­ter l’excellent effet pro­duit par ses confé­rences. Notre cama­rade, lui-même, fera un expo­sé suc­cinct de sa tour­née dans le « Liber­taire », et cha­cun aura à cœur de s’inspirer de son exemple pour aider plei­ne­ment la propagande.

* * * *

L’agitation pour notre ami Cot­tin s’étend de plus en plus. Des centres ouvriers comme Bou­logne, Ivry, Cli­chy, Troyes, Noi­sy-le-Sec, Krem­lin-Bicêtre, Pavillons, Bon­dy, Bezons, Argen­teuil, Car­rières-sur-Seine, Le Per­reux, etc., ont tenu des mee­tings pour notre cher Cot­tin. Dans ces divers endroits, des motions, des ordres du jour ont stig­ma­ti­sé la besogne des gou­ver­nants et fait res­sor­tir la « conspi­ra­tion du silence » et la lâche­té vou­lue de cer­tains par­tis dit « d’avant-garde ».

Le grand mee­ting, tenu à la Mai­son des Syn­di­cats, en faveur de Nico­lau Fort et Joa­qui­na Concep­tion, n’a grou­pé — à quelques excep­tions près — que des anarchistes.

L’échec de la mani­fes­ta­tion Sac­co et Van­zet­ti avait été un aver­tis­se­ment : l’abstention des « extré­mistes » au mee­ting Nico­lau Fort, fut une leçon.

Une leçon pour nous faire com­prendre, que tout ce qui ne pou­vait ser­vir immé­dia­te­ment aux inté­rêts d’un par­ti, était consi­dé­ré par lui, comme quan­ti­té négli­geable, fal­lût-il pour cela sacri­fier les prin­cipes les plus élé­men­taires de soli­da­ri­té et d’humanité.

M. Ray­mond.


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