La Presse Anarchiste

Courrier

D’Yvon Chotard (Saint Nazaire)

Voi­ci enfin le cou­rage d’une atti­tude réa­liste ; voi­ci enfin la gifle aux folk­lo­riques grandes gueules impuis­santes et vani­teuses qui n’ap­par­tiennent ni au pas­sé ni au pré­sent du mou­ve­ment anar­chiste. Vou­loir refaire l’his­toire comme elle a été faite et comme elle ne se repro­dui­ra plus, c’est déli­bé­ré­ment choi­sir l’im­puis­sance iso­lée. Trai­ter les autres de cons et les lais­ser faire, c’est une atti­tude de potache révo­lu­tion­naire. Com­ment veut-on voir pro­gres­ser le mou­ve­ment anar­chiste quand ceux qui s’en pré­tendent tra­di­tion­nel­le­ment tirent à bou­lets rouges sur tous ceux qui veulent s’en rap­pro­cher : les bour­geois sont des salauds, les mar­xistes sont des cons, les chré­tiens sont des cons et des salauds, tout le monde est con sauf bien enten­du l’«éternel » révo­lu­tion­naire anar­chiste, l’as­pi­rant Bakou­nine sans génie. Il est temps que l’a­nar­chisme se récon­ci­lie avec les tra­vailleurs, avec tous les tra­vailleurs. Il est temps que l’a­nar­chisme adopte l’at­ti­tude franche, sans équi­voque et pour­tant lucide, des alliés de tout ce qui fait pro­gres­ser l’hu­ma­ni­té vers un mieux, qui la fait tendre vers cette révo­lu­tion qui a échap­pé aux cou­ra­geux lan­ceurs de bombes des décades passées.

Il faut bien recon­naître, bien qu’il en coûte, qu’à part la fabu­leuse aven­ture de la Com­mune, la guerre d’Es­pagne et plu­sieurs autres, qu’à part les atten­tats ter­ri­fiants contre les hommes des pou­voirs, le mou­ve­ment anar­chiste n’a entraî­né que l’op­po­si­tion qua­si totale de la grosse majorité.

Et pour­tant, comme je le disais plus haut, la Com­mune a sus­ci­té l’en­thou­siasme. Et pour­tant l’ou­vrier est contre l’au­to­ri­té. Et pour­tant, l’é­tu­diant veut son indé­pen­dance. Et pour­tant, le pay­san se révolte contre l’É­tat. Et pour­tant, les hommes ont encore soif de liberté.

Alors ? Pour­quoi cette déser­tion des masses au mou­ve­ment anar­chiste ? Pourquoi ?

Mais il faut être com­plè­te­ment dés­équi­li­bré pour pen­ser que les pères et les mères de famille ris­que­raient la vie de leurs enfants avec ceux qui pré­tendent déte­nir la socié­té idéale au bout de leur fusil, ceux qui pré­tendent que sur­gi­ra dans l’ex­plo­sion des bombes l’i­mage du bon­heur futur.

C’est là pré­ci­sé­ment que réside l’u­to­pie de ceux qui attendent lâche­ment la révo­lu­tion dans un bel isolement.

Les anar­chistes du pas­sé avaient au moins le cou­rage de leurs opi­nions. Ils croyaient à la vio­lence comme moyen et ils uti­li­saient la vio­lence. Mais à l’heure actuelle, quelle est la grande gueule qui ira lan­cer sa bombe et mou­rir avec elle ?

Bien pâles défen­seurs de la vio­lence ! Alors, qu’ils aillent jouer dans leur cour et laissent enfin la place à l’é­la­bo­ra­tion d’un mou­ve­ment, vaste celui-là, s’at­ta­chant lui, non d’a­bord à des idées hypo­thé­ti­que­ment appli­cables dans l’a­ve­nir, mais s’at­ta­chant en prio­ri­té aux actions sans pré­ten­tion, mais efficaces.

Avant de « don­ner » le pou­voir aux tra­vailleurs, il fau­drait peut-être les pré­pa­rer en leur don­nant leur usine, avant d’in­ter­dire la poli­tique telle qu’elle est, il fau­drait peut-être en pré­pa­rer dès
main­te­nant une autre.

Voi­là une atti­tude d’hommes réel­le­ment libres et forts. Il ne fau­dra détruire les bidon­villes que lorsque nous aurons des rési­dences. J’ai­me­rais mieux un bidon­ville que rien ou même qu’une vague pro­messe d’un appar­te­ment en H.L.M.

C’est cette atti­tude-là qui est en fait la non-vio­lence. L’er­reur ne résiste pas à l’é­vi­dence de la véri­té, la magie ne résiste pas à la science. Il n’est pas néces­saire de com­battre qui que ce soit cor­po­rel­le­ment pour faire com­prendre aux tra­vailleurs qu’un tra­vail humain de six heures est pré­fé­rable à un tra­vail à la chaîne de huit ou neuf heures. Il suf­fit de pré­sen­ter les faits sans exa­gé­ra­tion ni com­plai­sance. Nul ne le contes­te­ra, mais encore faut-il le faire !

Est-ce à dire que cette atti­tude non vio­lente ne néces­site aucun héroïsme, aucun cou­rage ? Non, certes ! Car du cou­rage il en faut (et il manque encore à beau­coup) pour affron­ter la réa­li­té, pour démon­trer par l’évidence.

Les anciens anar­chistes s’at­ta­quaient aux hommes d’É­tat pour com­battre l’É­tat et ce qu’il faut main­te­nant c’est s’at­ta­quer à l’É­tat lui-même, sans détour et avec cou­rage, s’at­ta­quer au ser­vice mili­taire par le ser­vice civique, s’at­ta­quer à la bombe ato­mique par l’a­mi­tié inter­na­tio­nale, s’at­ta­quer aux « ser­vices de désordre » par l’ordre, s’at­ta­quer au pou­voir par la déso­béis­sance, car contrai­re­ment à ce que pense J.-P. Laly, la non-vio­lence ce n’est pas s’as­seoir dans la rue ou faire la grève de la faim. Ça c’est encore une atti­tude pas­sive, il faut au contraire trou­ver un plan total d’ac­tion concrète, il faut pré­voir en agis­sant et agir selon des plans pré­cis, éta­blis sérieu­se­ment (enfin!). Gand­hi quand il fai­sait, détruire les réserves ali­men­taires anglaises ne frap­pait pas les Anglais avec une épée, mais il ris­quait (il a pu s’en rendre compte) la pri­son : cette déso­béis­sance civile s’ac­com­pa­gnait de la pré­pa­ra­tion (res­tée mal­heu­reu­se­ment inache­vée) de l’in­dé­pen­dance indienne. C’est cet ensemble qui fait la non-vio­lence. La non-vio­lence est un tout et si l’on veut aller vers une non-vio­lence spé­ci­fi­que­ment anar­chiste, il convient de ne pas prendre dans un ensemble de règles ce qui plaît et de reje­ter ce qui ne plaît pas. On n’ar­ri­ve­rait qu’à une méthode bâtarde sans beau­té ni valeur morale. Si J.-P. Laly pense que la non-vio­lence n’est qu’un moyen pra­tique, sans dan­ger et au rabais pour rem­pla­cer les bombes, il n’a encore rien com­pris à la non-vio­lence (qu’il veuille bien par­don­ner cette « vio­lence » épistolaire…).

En effet, la non-vio­lence sans risque, c’est pré­ci­sé­ment la lâche­té au sujet de laquelle Gand­hi a écrit de façon très claire : « S’il n’y avait le choix qu’entre la vio­lence et la lâche­té, je n’hé­si­te­rais pas à conseiller la violence. »

La non-vio­lence n’est pas le retour aux non-com­pro­mis­sions diplo­ma­tiques de nos répu­bliques, mais elle sup­pose au contraire le même cou­rage qui a gui­dé nos chers lan­ceurs de bombes du pas­sé. Il n’y a pas d’i­ro­nie en mon cœur quand je parle de ces aînés à qui la colère ôtait le choix.

Nous aurons besoin de ce cou­rage pour les mani­fes­ta­tions face au « désordre armé », pour les grèves de la faim à mort, pour la pri­son, le mépris et le reste. Si l’on ne veut pas aller au bout de la non-vio­lence et s’ar­rê­ter en che­min, il faut cher­cher un autre moyen et lais­ser tom­ber celui-ci.

La preuve de la valeur de la non-vio­lence réside pré­ci­sé­ment dans le fait qu’on peut et qu’il faut la conduire jus­qu’au bout. Cela se fait sans contra­dic­tion contrai­re­ment à la vio­lence qui, pous­sée à l’ex­trême, ne mène qu’à la des­truc­tion totale. La supé­rio­ri­té de la non-vio­lence, c’est qu’elle peut être à la fois moyen et fin et, si l’on veut bien médi­ter trente secondes, on s’a­per­ce­vra que la non-vio­lence en tant que fin conduit à cette socié­té que Prou­dhon esquis­sait déjà.

Il est donc grand temps que nous défi­nis­sions une ligne d’ac­tion pré­cise et large cepen­dant qui recru­te­ra tous ceux qui veulent le bon­heur des hommes sur cette bonne vieille terre fati­guée de tant de vio­lence et de tant de haine. Il est grand temps que l’on oublie les que­relles méta­phy­siques et byzan­tines pour agir contre les erreurs vers la vic­toire finale de tous les hommes. Il est grand temps que la bombe ato­mique soit hors la loi. Il est grand temps que les sol­dats s’arment de pelles pour nour­rir les enfants indiens ou chi­nois. Il est grand temps que cha­cun ait le droit à la culture et aux études supé­rieures. Il est grand temps…

De Louis Piron (Thionville)

Un article a rete­nu mon atten­tion, celui de J.-P. Laly, Vers une non-vio­lence spé­ci­fi­que­ment anar­chiste ; à mon avis il s’est four­voyé, vou­lant démon­trer que la non-vio­lence anar­chiste est tota­le­ment dif­fé­rente de la non-vio­lence mys­tique de Lan­za del Vas­to par exemple. En effet, il abou­tit à une contra­dic­tion fon­da­men­tale dans l’ac­tion à entre­prendre,… « si les non-vio­lents mys­tiques peuvent aller jus­qu’au bout, jus­qu’à la pri­va­tion de vie, les anar­chistes ne peuvent aller que jus­qu’à la limite de sécu­ri­té…» et comme action à entre­prendre : refaire l’ex­pé­rience Lecoin !

Mais il me semble qu’une grève de la faim que l’on pré­voit, d’a­vance, pour­vue d’une limite de sécu­ri­té n’en est plus une : com­ment prendre au sérieux des gens qui mènent une action en excluant le moindre risque, et si on ne les prend pas au sérieux, com­ment escomp­ter un résul­tat ? Ou alors s’il éta­blit la limite de sécu­ri­té (dans le cas d’une grève de la faim) à deux doigts de la mort, sait-il qu’à ce niveau l’or­ga­nisme aura déjà pris un sérieux coup ? Que ceci entraî­ne­ra, et aura déjà entraî­né pas mal de souf­frances phy­siques ? Souf­frances phy­siques que par ailleurs il refuse… Et les souf­frances cau­sées par le manque de nutri­tion arrivent très vite, très très vite, pas seule­ment quand on se trouve à deux doigts de la mort ! Et bien sûr sans aller jus­qu’à ce stade, on peut les sup­por­ter, mais on n’est plus très loin du maso­chisme alors, car dans les dou­leurs res­sen­ties pen­dant l’ac­tion, le gré­viste éprouve une satis­fac­tion : celle de croire son action utile, il idéa­lise son acte, il est mys­tique.

Non, vrai­ment, je ne crois pas que la grève de la faim soit une arme uti­li­sable par des anar­chistes non vio­lents, il y en a d’autres, vio­lence sui­vant les cir­cons­tances, mais dans l’ar­se­nal non violent, assez oppor­tu­niste sur ce point ; j’u­ti­li­se­rai la vio­lence ou la non-vio­lence sui­vant les cir­cons­tances, mais dans l’ar­se­nal non-violent, c’est cer­tain que jamais je ne me lais­se­rai aller à une grève de la faim que je me connais inca­pable de mener assez loin, et je refuse d’en­cou­ra­ger qui que ce soit à le faire ; une grève de la faim qui se veut effi­cace doit être menée jus­qu’au bout ou alors c’est un vaste bluff qui pren­dra une fois, mais pas deux, un bluff qui aurait pour résul­tat de décon­si­dé­rer aux yeux du public ceux qui l’au­raient entre­prise ; c’est une arme à double tran­chant, cher­chons-en à un seul tran­chant, qui auront l’a­van­tage, même en cas de non-effi­ca­ci­té, de ne pas se retour­ner contre nous.

De Jean Lagrave (Paris)

Dans un article inti­tu­lé La Double Objec­tion (« A. et N.-V. » n° 2, octobre 1965), Mar­cel Viaud aborde le pro­blème de la réor­ga­ni­sa­tion de la Défense natio­nale. Som­mai­re­ment, à l’aide de textes offi­ciels, il brosse un tableau de la situa­tion dans laquelle se trou­ve­ront les citoyens fran­çais de demain. Il ne semble pas, en effet, que cette orga­ni­sa­tion soit mise en place et apte à fonc­tion­ner actuel­le­ment d’une manière tota­le­ment effi­cace. Beau­coup n’ont pas encore eu le pri­vi­lège de faire connais­sance avec le fichier natio­nal. Un nou­veau train de lois et décrets ont d’ailleurs été pro­mul­gués le 8 juillet der­nier et il est pro­bable que d’autres suivront.

Sur les motifs pro­fonds de cette réor­ga­ni­sa­tion, syn­di­ca­listes et paci­fistes ont des thèses quelque peu dif­fé­rentes ; selon moi, elles s’ad­di­tionnent et se complètent.

Pour les pre­miers, il n’y a rien de nou­veau pour le temps de guerre puisque pen­dant les conflits pré­cé­dents, les civils de l’ar­rière étaient réqui­si­tion­nés et dépen­daient déjà de la juri­dic­tion mili­taire. La nou­veau­té réside dans le fait que les lois peuvent s’ap­pli­quer en cas de menace « notam­ment sur une par­tie du ter­ri­toire, sur un sec­teur de la vie natio­nale ou une frac­tion de la popu­la­tion » (art. 6). Cer­taines menaces de réqui­si­tion ont déjà été jus­ti­fiées par réfé­rent à l’or­don­nance du 7 jan­vier 1959.

L’as­pect anti-ouvrier appa­raît plei­ne­ment à la lumière des textes, et des faits.

Pour les paci­fistes, c’est l’as­pect nou­veau de la guerre totale (uti­li­sa­tion d’armes ato­miques, bac­té­rio­lo­giques, engins spa­tiaux, etc.) qui a néces­si­té ces réformes ; les notions clas­siques de front, zone, etc., n’ont plus de signi­fi­ca­tion puisque tous les citoyens sont concer­nés sans dis­cri­mi­na­tion. (Nous espé­rons cepen­dant que le géné­ral et ses laquais dis­posent, dès main­te­nant, d’a­bris anti­ato­miques confor­tables et spacieux…)

Quelle que soit l’in­ter­pré­ta­tion don­née, les mili­tants conscients savent que cette légis­la­tion nou­velle laisse pré­sa­ger un ave­nir par­ti­cu­liè­re­ment sombre. On est alors en droit de s’é­ton­ner devant le silence des appa­reils poli­tiques et syn­di­caux de tous ordres.

L’u­sine dans laquelle je tra­vaille s’est vu « octroyer » un sta­tut de défense. Délé­gués et mili­tants ouvriers ont vive­ment réagi, mais il semble que la bureau­cra­tie syn­di­cale n’ait pas vou­lu s’in­té­res­ser au pro­blème puisque nous avons atten­du trois semaines un tract dénon­çant mol­le­ment cette affec­ta­tion et en tout cas ne débou­chant sur aucune sorte d’ac­tion, même minime. Rares sont ceux qui ont refu­sé de signer leur fiche indi­vi­duelle. Consé­quem­ment à mon refus et au cours d’un entre­tien avec le chef du per­son­nel, j’ai pu apprendre que n’é­tant pas « défi­ni », je me trou­ve­rais, en cas d’ap­pli­ca­tion de ce sta­tut de défense, en état de… désertion !

Il me semble éga­le­ment utile de sou­li­gner que les Alle­mands seraient sur le point de béné­fi­cier d’une loi dite « fon­da­men­tale ». Des pro­jets concer­nant « l’é­tat d’ur­gence » sont dans les tiroirs et seraient déjà sor­tis si, contrai­re­ment à ce qui se passe en France, une vio­lente oppo­si­tion ne s’é­tait mani­fes­tée de la part des syn­di­cats et milieux de gauche.

Les ori­gines de cette « loi d’ur­gence » remontent à 1958, et c’est l’é­té der­nier qu’elle fut sou­mise au par­le­ment. La S.P.D. (par­ti « social-démo­crate »), bien que for­mant des réserves, a d’ailleurs par­ti­ci­pé à son élaboration.

Cette « loi fon­da­men­tale » garan­tit l’exer­cice du droit de grève, mais une loi annexe per­met la réqui­si­tion de tout citoyen entre 18 et 65 ans (55 pour les femmes) sur son lieu de tra­vail ou en tout autre lieu pour les besoins de la défense.

« Pour être prête à tout moment à faire face à l’«état d’ur­gence », il est évident que la popu­la­tion doit, dès le vote de ces lois, se livrer à des exer­cices divers, faire l’a­chat du maté­riel de pro­tec­tion et du ravi­taille­ment néces­saires et se sou­mettre à l’en­ca­dre­ment de plu­sieurs hié­rar­chies de per­son­nel nom­mées par les auto­ri­tés. Il n’est vrai­ment pas exa­gé­ré de par­ler d’une mili­ta­ri­sa­tion totale de la popu­la­tion et d’une dis­pa­ri­tion de la dis­tinc­tion entre temps de paix et temps de guerre. » (Par­ti­sans, n° 22, Fran­çois Mas­pe­ro Édit.; octobre 1965.)

Jour­na­listes, mili­tants syn­di­caux peuvent être contraints à un « héber­ge­ment collectif ».

Un avo­cat alle­mand, M. Han­no­ver, écrit : « En réa­li­té la peur d’une grève géné­rale est le motif conscient ou incons­cient de toute légis­la­tion sur l’é­tat d’urgence. »

Le paral­lé­lisme avec les lois fran­çaises est pour le moins frap­pant : à croire que la coopé­ra­tion n’est pas infruc­tueuse et n’a pas fait faillite dans tous les domaines.

Mee­tings, marches, mani­fes­ta­tions diverses ont jus­qu’à pré­sent fait recu­ler le gou­ver­ne­ment fédé­ral. Intel­lec­tuels et ouvriers mènent ensemble le com­bat bien que l’ap­pa­reil du D.G.B. (puis­sante cen­trale syn­di­cale grou­pant 6 mil­lions de tra­vailleurs) ne semble pas dési­reux d’en­trer en conflit avec la S.P.D. dont 180 dépu­tés ont des res­pon­sa­bi­li­tés syndicales.

La réac­tion est cepen­dant telle à la base que, selon plu­sieurs diri­geants syn­di­caux, la pro­mul­ga­tion de ces lois entraî­ne­rait pro­ba­ble­ment la grève générale.

En dehors des textes offi­ciels peu « diges­tibles », je signale un fas­ci­cule de trente pages. C’est le sup­plé­ment au n°24 de L’Of­fi­cier de réserve de jan­vier 1963. Édit. de l’Ar­mée fran­çaise, 10, rue de Cha­teau­dun, Paris 9e : 0,50 F. Si les pers­pec­tives de ces mili­taires sont plus que dif­fé­rentes des nôtres, ce docu­ment, Les Nou­velles Ins­ti­tu­tions mili­taires et la Démo­cra­tie, me semble être un outil de tra­vail intéressant.


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