La Presse Anarchiste

Révolutionnaires !

En tant qu’anarchistes, nous contes­tons cette socié­té, glo­ba­le­ment. Nous vou­lons que ses struc­tures auto­ri­taires dis­pa­raissent pour lais­ser la place à des struc­tures souples, fédé­ra­listes, liber­taires où les indi­vi­dus puissent prendre en main la conduite de leur vie.

En cela, nous sommes révolutionnaires…

Nous ne nous conten­tons pas de réformes, d’aménagements, de com­pro­mis, de replâ­trages… nous vou­lons tout chan­ger, et les men­ta­li­tés, et les com­por­te­ments, et les bases même de cette société.

Nous vou­lons sup­pri­mer l’exploitation de l’homme par l’homme, de l’homme par le milieu, de l’homme par l’État, de l’homme par la machine. Nous vou­lons sup­pri­mer l’autorité et la vio­lence, les forces coer­ci­tives, l’armée et les polices.

Nous vou­lons désa­lié­ner l’homme, le débar­ras­ser de toutes ces forces obs­cu­ran­tistes qui étouffent sa conscience : mili­ta­risme, natio­na­lisme, clé­ri­ca­lisme, racisme, morales sexuelle et fami­liale, tech­no­cra­tie et hiérarchie…

Nous vou­lons que l’homme s’épanouisse dans un monde à sa mesure.

En cela, nous sommes révolutionnaires…

Mais, nous ne croyons plus au « grand soir », nous ne croyons plus aux fusils ni aux bar­ri­cades. La vio­lence appelle la vio­lence et le cycle se boucle, le ser­pent se mord la queue… Nous avons cher­ché d’autres armes, d’autres méthodes ; nous avons choi­si la non-vio­lence parce que seule apte à atteindre le but, parce que non autoritaire.

Mais nous sommes anar­chistes et révolutionnaires…

Nous ne sub­sti­tuons pas la non-vio­lence à l’anarchisme. Notre éthique, c’est l’anarchisme. La non-vio­lence n’est qu’une méthode, un moyen d’action, de lutte, de pres­sion. Nous ne la subli­mons pas, nous n’en fai­sons pas une panacée.

Avant tout, nous sommes anarchistes…

Nous n’avons pas de scru­pules envers cette socié­té pour­rie, ces poli­ti­ciens, ces traî­neurs de sabre. Nous n’en sommes pas res­pon­sables. Nous les com­bat­tons. Nous ne vou­lons pas entrer dans le sys­tème, le cau­tion­ner, le per­pé­tuer ; nous ne sommes ni par­ti­ci­pa­tion­nistes ni réformistes.

Nous sommes révolutionnaires…

II n’y a pas à dia­lo­guer avec les forces d’oppression, à ter­gi­ver­ser avec les injus­tices, il faut les sup­pri­mer, tota­le­ment, irrémédiablement.

Et si, par notre lutte, nous obte­nons des amé­lio­ra­tions des condi­tions de vie, la ces­sa­tion d’une oppres­sion, la fin d’une injus­tice, l’amendement d’une loi par trop scé­lé­rate, nous n’en deve­nons pas pour autant réfor­mistes ; nous ne pro­po­sons pas, nous ne par­ti­ci­pons pas aux amé­na­ge­ments… nous conti­nuons à lut­ter pour notre but final ; nous conti­nuons à éle­ver notre voix dans le désert ; nous sommes des des­truc­teurs per­ma­nents, des révol­tés de tous les ins­tants, notre néga­tion est constructive.

En cela, nous sommes révolutionnaires…

Nous ne sommes pas spi­ri­tua­listes ; nous n’avons rien à rache­ter, à com­pen­ser ; ni l’Amour ni la Véri­té ne nous guident ; notre soli­da­ri­té est volon­taire… nous ne vou­lons pas d’un ser­vice civil obligatoire.

Nous n’avons pas de patrie, nous sommes ana­tio­naux : nous n’avons pas besoin d’une défense natio­nale, même non violente.

Assez de bla-bla, de jésui­tisme, de demi-mesure, de faux-sem­blant, il faut balayer une fois pour toutes ce grand champ d’immondices qu’est notre monde actuel, afin que puisse naître une socié­té libre où les rap­ports inter­hu­mains seront basés sur la res­pon­sa­bi­li­té, la liber­té et néces­sai­re­ment sur la non-violence,

une socié­té révolutionnée !

Michel Teper­nows­ki


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