Catégorie : Anarchisme et non-violence n°28 (janvier/mars 1972)
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Introduction
À la suite de contacts ou de la participation de certains camarades d’«Anarchisme et non‑violence » aux comités de soutien aux objecteurs de conscience, il nous avait semblé intéressant de confronter nos expériences et nos réflexions avec ceux qui, comme nous, privilégiaient une certaine pratique et partageaient un état d’esprit dans la lutte non violente et…
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Les CSOC… qu’est-ce ?
En décembre 1963, sortant de prison, les objecteurs vont perdre leur image de marque, leur « auréole », et une coupure apparaît entre eux et leurs « amis » (ceux qui les soutenaient). Le regroupement à Brignoles favorisera une démarche propre et accentuera cette coupure avec les amis extérieurs. Au moment de l’incarcération d’une partie d’entre eux à Uzès…
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Objection politique ou politisation de l’objection
On peut dire que toute objection est objectivement politique puisque c’est une critique en actes du système. Les objecteurs posent un problème qu’ils ne peuvent ni ne veulent résoudre seuls (cf. le rôle de l’armée dans la société capitaliste ou la société socialiste d’État). Par objection dite politique, nous entendons celle qui fait référence explicitement…
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L’objection politique
Continuité avec l’objection traditionnelle L’objection politique au service militaire n’est pas une forme de lutte absolument nouvelle. Elle ne fait que radicaliser et expliciter la dimension véritable de l’objection de conscience. Le 21‑12‑63, le pouvoir accorde un statut aux objecteurs de conscience. Il désarmait ainsi pour un temps la combativité des successeurs directs de ceux…
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Lutte de classe et militarisation
Une logique implacable Le système capitaliste, dont le seul but est le profit maximal pour une minorité, base son principe sur la fuite en avant de la production, de la consommation. Qu’il soit privé ou monopoliste (sociétés par actions, Etat), le capitalisme n’a d’autre but que la reproduction accrue de ses capitaux, et ce, par…
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Refusé parce que politique
Parce que je ne crois pas à l’efficacité de la violence armée, comme à toute forme de violence et d’exploitation. Parce qu’accepter la violence c’est entrer dans un cycle infernal, une spirale où la violence ne fait qu’entraîner plus de violence encore. Parce que […] Parce que la politique du gouvernement français non seulement favorise…
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Déposition de Joël Chapelle
Fresnes, le 18 – 6‑71 Après que l’on m’eut arrêté pour insoumission, bien que persistant à ne pas vouloir faire mon service militaire, la perspective de passer deux ans en taule ne m’enchantait guère. Qui l’eût d’ailleurs été ? Sûrement pas un amant du soleil ni un adepte de la liberté ! Non, je ne pouvais pas accepter passivement…
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De l’insoumission à l’anarchie
De plus en plus, l’idée d’insoumission se développe, ainsi que son caractère politique. Elle n’est plus un simple refus d’une institution, civile ou militaire, mais un acte par lequel l’individu qui s’y engage affirme clairement et délibérément sa conception philosophique et politique de la vie, face aux‑systèmes totalitaires quels qu’ils soient. Ainsi, l’insoumission au service…
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Refus de la conscription
Je suis persuadé que la non‑violence est une règle de conduite nécessaire pour vivre en société et qu’on ne pourra instaurer une paix durable que si l’on renonce à faire usage des engins de destruction et à exercer une politique de dissuasion (pour faire place à une politique de confiance mutuelle). En raison de mes…
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Politisation du service civil
Depuis 1963, le pouvoir s’est ingénié à faire passer les objecteurs pour des jeunes dont la seule préoccupation était de ne jamais toucher un fusil. Et, par conséquent, ces jeunes ne pouvaient qu’être satisfaits du service civil qu’on leur proposait (ou plus exactement qu’on leur imposait), puisque c’était pour eux l’occasion de servir le pays…