Catégorie : Témoins (1953 — 1967)
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Mesure pour démesure
Pourquoi ce titre ? Pour signifier l’essai, dans ces quelques notes au jour le jour, d’opposer la mesure de la réflexion à l’hybris, à la démesure des événements. Samedi 19 mai 62 . … Je ne me soustrairai point à l’obligation de dire dans la revue [[Voilà donc qui va être fait.]] (cela va faire un beau tollé!) combien…
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L’autre drame et le même
Les strophes ci-dessous ont leur histoire. Quand, dans notre numéro 29, nous avons réuni certains « Chants du malheur », douloureux témoignages de la malédiction des racismes — voisinaient, on s’en souviendra, des paroles du ghetto de Varsovie avec d’autres, nées dans l’enfer algérien ou dans le Sud en proie à la ségrégation américaine — j’aurais voulu joindre à cette anthologie…
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Le temps de l’abjection
C’est le nôtre. Car dans la progressive descente où, des paroles de grandeur à la bouche, la nation qui enfanta les droits de l’homme, chaque jour davantage renie son âme, l’avènement du racisme en « métropole », tel qu’on l’a vu se déchaîner cet automne en plein Paris lors des ratonnades policières, marque une nouvelle, une sinistre étape.…
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Du racisme
Ainsi, une nouvelle flambée de racisme — une de plus, diront les historiens blasés — embrase notre monde. Quel continent échappe à cette sinistre recrudescence ? L’Australie peut-être, mais pour combien d’années encore?… En fait, le racisme se manifeste à peu près partout, tant il est bête, facile à exploiter et simpliste dans ses conclusions. C’est un mal préfabriqué qui en cache…
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Mort d’un nègre
(Que le lecteur ne s’y trompe pas. Si nous reproduisons ci-dessous cette scène du dernier livre d’une romancière américaine du plus grand talent, ce n’est point dans l’intention d’encourager un antiaméricanisme où s’alimenterait on sait trop bien quelle basse complaisance envers nous-mêmes. Non : braves (?) Occidentaux d’Europe, vous avez plus ou moins jusqu’à présent vécu dans…
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Pages de journal (1939)
[[Que Francine Camus, qui nous a fait l’amitié de nous confier ces pages inédites, veuille bien trouver ici nos remerciements douloureusement émus.]]
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Bernard Groethuisen (1880 – 1946)
Apprenti, je croyais à la force d’éclairement du savoir, au bonheur des grands esprits ensoleillés par la culture. Par le chemin des aventures, si je vivais vigoureusement, les expériences et les voyages activeraient mes facultés ; leur faiblesse deviendrait force ; plus de pouvoir ; plus de lumière. Ayant vécu, je comprendrais le discours des philosophes : leurs livres.…
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Chants du malheur
Campo dei Fiori [[Fragments de l’un des « Poèmes du ghetto de Varsovie » rassemblés et traduits par Irène Kaufer et publiés dans « Les Temps modernes » (janvier 1962). — En ce qui concerne l’appellation de la place romaine dite « Campo dei Fiori », que la traductrice écrit (après l’auteur?) curieusement«Campo di Fiori », nous nous sommes permis d’en rétablir la forme…
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Témoins intemporels
Quand une jolie femme voit qu’on met du noir dans son portrait, elle se fâche et arrête la main du peintre. Mais par malheur les ombres sont dans la nature, et sans ombres il n’y aurait point de parties brillantes… Les nations prises collectivement seraient comme les jolies femmes si elles avaient quelque chose de…
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Quelques documents (sur le racisme)
Sur l’abominable montée du racisme en France même, il ne serait malheureusement que trop facile de rassembler un énorme dossier. Faute de place, force nous est de nous contenter, cette fois-ci, de réunir seulement quelques documents, au reste, hélas, suffisamment éloquents par eux-mêmes. Il s’agit bel et bien de « ratonnades » en plein Paris ; car il n’y a pas…