Catégorie : Mémoires d'un libertaire, de Paris à Paris par nouméa (Charles malato, Le Peuple 1937/1938
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Mémoires d’un libertaire — Chapitre XVI
Chapitre XVI Tentative insurrectionnelle et télépathie Dans cette partie de ma vie allant de l’enfance à l’adolescence, je me suis attaché décemment à parler peu de ma personne, beaucoup moins intéressante pour le lecteur que les événements dont elle était témoin. Cependant, il est un épisode qui, je crois, malgré son caractère personnel, vaut…
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Mémoires d’un libertaire — Chapitre XV
Chapitre XV Justice civile et justice militaire J’ai parlé peut-être un peu trop longuement de la guerre de 1870 et de la Commune qui l’a suivie. Il m’a semblé que ces formidables événements, dont mon cerveau de treize ans avait été impressionné, devaient être pour les lecteurs d’un intérêt beaucoup plus sensible que mes faits…
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Mémoires d’un libertaire – Chapitre XIV
XIV L’«ordre » règne Nous trouvâmes un abri au numéro 24 de la rue de la Clef, dans une pension bourgeoise tenue par une dame Rogier-Bénard. Mentant impudemment, comme il est nécessaire de le faire en semblable circonstance, nous nous présentâmes comme une famille bien pensante fuyant, épouvantée, son domicile, proche du Panthéon que les fédérés menaçaient…
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Mémoires d’un libertaire – Chapitre XIII
XIII La bataille dans Paris Le lundi 22 mai, dans la matinée, nous reçûmes un choc : l’armée versaillaise venait d’entrer dans Paris. Sans doute, pour mon père, la nouvelle n’était-elle pas tout à fait inattendue. Il avait pu voir, depuis la malheureuse sortie du 3 avril, le cercle d’investissement se resserrer progressivement et les remparts, après les…
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Mémoires d’un libertaire — Chapitre XII
XII Paris contre Versailles, le second siège Cependant les événements se précipitaient.Avec une activité qu’ils n’avaient jamais su déployer contre les Prussiens, les gens de Versailles organisaient une armée. En province — surtout en Bretagne — préfets et maires leur recrutaient des volontaires. Les zouaves pontificaux de Charrette et de Catelineau, vibrants de la légende des luttes vendéennes et…
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Mémoires d’un libertaire — Chapitre XI
XI La révolution du 18 mars. Thiers avait été élu par l’Assemblée nationale chef du pouvoir exécutif. Il recueillait le fruit de son attitude d’opposition à la veille de la déclaration de guerre et de ses démarches, pourtant infructueuses, pour amener une intervention des grandes puissances.C’était le type même du bourgeois de 1840, l’homme de la…
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Mémoires d’un libertaire — Chapitre X
X De la capitulation (28 janvier) à la révolte (18 mars). La capitulation avait eu pour prétexte, en outre du manque de vivres, la nécessité d’élire une Assemblée Nationale qui déciderait sur la conclusion de la paix ou sur la prolongation de la guerre. Ces élections, forcément hâtives, se firent dans une partie de la France,…
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Mémoires d’un libertaire – Chapitre IX
IX Bombardement, famine et capitulation. Les Prussiens avaient la facétie lourde. Pour cadeau de nouvelle année ils offrirent aux Parisiens le bombardement, qui commença exactement le 5 janvier, s’acharnant surtout sur les quartiers de la rive gauche. Notre 5e arrondissement fut un des mieux visés : le dôme du Panthéon servait de point de mire aux…
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Mémoires d’un libertaire – Chapitre VIII
VIII Le 31 octobre. — Grisailles. À l’enthousiasme confiant du 4 septembre avait, au bout d’un mois et demi, succédé dans la population parisienne une impression d’agacement qui allait s’irritant insensiblement. On s’était attendu à ce que le gouvernement, s’inspirant de l’exemple de la Convention et du Comité de Salut public, adoptât les mesures les plus révolutionnaires…
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Mémoires d’un libertaire – Chapitre VII
VII Le lendemain du 4 septembre. Lissagaray, dans sa superbe Histoire de la commune, a très exactement retracé, en même temps que la marche des événements, l’état d’esprit durant la tragique épopée de 1870 – 1871.Paris avait accompli la moins sanglante des révolutions. Les souteneurs du régime écroulé étaient en fuite pour la plupart ; nulles représailles ne…