La Presse Anarchiste

Le Comité National de l’U.F.S.A.

Le Comi­té Natio­nal de l’U.F.S.A. s’est tenu à Paris, le 27 juin, confor­mé­ment aux déci­sions de la confé­rence de Saint-Ouen.

À l’ordre du jour, figu­raient les ques­tions suivantes :

1° Ren­for­ce­ment de l’U.F.S.A.

2° Pro­pa­gande et action.

3° Consti­tu­tion d’un Comi­té d’Émigration.

Ces ques­tions avaient fait l’ob­jet de rap­ports détaillés adres­sés à tous les syn­di­cats et centres régionaux.

La séance de la mati­née fut consa­crée à l’au­di­tion des délé­gués régio­naux qui, tour à tour, expo­sèrent en détail la situa­tion de leur région.

La dis­cus­sion qui s’ins­ti­tua à ce sujet démon­tra la néces­si­té d’en­vi­sa­ger à nou­veau la tenue d’une confé­rence natio­nale des syn­di­cats auto­nomes, adhé­rents ou non à l’U.F.S.A. Les ren­sei­gne­ments recueillis par cer­tains cama­rades, et notam­ment par les membres du Bureau, indiquent que l’i­dée du grou­pe­ment défi­ni­tif des syn­di­cats auto­nomes en France a fait un grand pas en avant. En outre, le carac­tère. des évé­ne­ments poli­tiques, éco­no­miques et sociaux qui se déroulent actuel­le­ment, ain­si que les divi­sions qui se font jour au sein des deux C.G.T. sont aus­si des fac­teurs favo­rables à ce regroupement.

La séance de la mati­née fut close par la lec­ture de l’a­dop­tion du rap­port financier.

* * * *

Le point le plus impor­tant de l’ordre du jour : La Consti­tu­tion du Comi­té d’É­mi­gra­tion fut abor­dé dès l’ou­ver­ture de la séance de l’après-midi.

Le Bureau expo­sa com­ment cette ques­tion se pré­sen­tait ; il don­na, à cet effet, connais­sance des tra­vaux du Plé­num de l’A.I.T. où la consti­tu­tion du Comi­té d’É­mi­gra­tion fut envi­sa­gée, puis déci­dée à la suite de l’exa­men de la situa­tion française.

Tous les argu­ments qui militent en faveur de la consti­tu­tion d’un tel orga­nisme ayant été conden­sés dans le rap­port adres­sé aux syn­di­cats, il est inutile de les rap­pe­ler ici.

Les conclu­sions de ce rap­port recueillirent d’ailleurs l’adhé­sion una­nime du Comi­té Natio­nal et la consti­tu­tion du Comi­té d’É­mi­gra­tion fut déci­dée par lui.

Il convient, cepen­dant, de décla­rer que la consti­tu­tion de ce Comi­té posait un pro­blème beau­coup plus vaste.

Tous les délé­gués le com­pre­naient par­fai­te­ment. Il s’a­gis­sait, en réa­li­té, de résoudre la ques­tion de l’U­ni­té des forces auto­nomes en France et, aus­si, d’as­su­rer la liai­son inter­na­tio­nale de ces forces.

En effet, l’ac­tion, la vie même du Comi­té d’É­mi­gra­tion, à Paris, sont subor­don­nées étroi­te­ment à l’exis­tence d’un mou­ve­ment syn­di­ca­liste fran­çais, homo­gène et solide.

La par­ti­ci­pa­tion de la C.N.T. d’Es­pagne, de l’U­nion Syn­di­cale Ita­lienne, de la C.G.T. por­tu­gaise exige que notre mou­ve­ment soit lié avec elles inter­na­tio­na­le­ment par le canal de l’In­ter­na­tio­nale à laquelle ces cen­trales adhèrent, c’est-à-dire : l’A.I.T.

Enfin, ce Comi­té, qui ne peut fonc­tion­ner que sous la direc­tion de l’A.I.T. — et non autre­ment — avec la par­ti­ci­pa­tion des Cen­trales ci-des­sus indi­quées, exige la mise en com­mun des moyens néces­saires à son action, à sa pro­pa­gande. Le point de coor­di­na­tion des efforts et de conci­lia­tion dès moyens est tout natu­rel­le­ment indi­qué. C’est l’A.I.T. pris comme orga­nisme natu­rel de cette coor­di­na­tion et de cette concentration.

L’af­fluence de la main-d’œuvre étran­gère en France, sa diver­si­té, son carac­tère, d’une part, les évé­ne­ments qui se déroulent avec une rapi­di­té inouïe, l’or­ga­ni­sa­tion métho­dique de nos adver­saires et de nos enne­mis, d’autre part, consti­tuèrent autant d’élé­ments qui déter­mi­nèrent l’adhé­sion una­nime des membres du Comi­té pour la consti­tu­tion du Comi­té d’Émigration.

À l’u­na­ni­mi­té éga­le­ment fut voté l’ordre du jour suivant :

Le Comi­té Natio­nal, après avoir enten­du le Bureau Exé­cu­tif et les délé­gués de régions ;

1° Donne man­dat au Bureau d’en­tre­prendre une tour­née de. pro­pa­gande dans tout le pays ayant pour but de visi­ter les syn­di­cats auto­nomes adhé­rents ou non à l’U.F.S.A. afin d’é­clai­rer les cama­rades sur la néces­si­té de tenir un congrès de tous les syn­di­cats auto­nomes qui se tien­dra à Paris et de prendre toutes déci­sions à ce sujet.

2° Charge le Bureau de faire paraître la Bataille Syn­di­ca­liste jus­qu’à ce congrès.

3° D’autre part, les délé­gués des régions décident de deman­der à leurs syn­di­cats de rem­plir les obli­ga­tions déci­dées par la Confé­rence de Saint-Ouen et le réfé­ren­dum et de deman­der aus­si un effort sup­plé­men­taire aux syn­di­cats pour ali­men­ter cette campagne. »

Il fut ensuite déci­dé de rem­pla­cer les cama­rades Ver­dier et Deberge dans leurs fonc­tions d’ar­chi­viste et de tré­so­rier adjoint. Les cama­rades Len­tente et Saro­léa furent désignés.

Le Comi­té ter­mi­na ses tra­vaux à 18 heures.

Il a la cer­ti­tude que sa voix sera enten­due. Elle l’a déjà été, hors du sein de l’U.F.S.A., puisque le Comi­té Natio­nal de la Fédé­ra­tion du Bâti­ment vient, à son tour, de prendre des déci­sions qui concordent avec les nôtres.

Désor­mais, l’u­ni­té des forces auto­nomes en France est en marche. Rien ne l’ar­rê­te­ra. Leur affi­lia­tion inter­na­tio­nale les fera reprendre leur place, vide depuis trop long­temps, au sein de la grande famille des travailleurs.

Les secré­taires de l’U.F.S.A., Huard et Besnard.


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