La Presse Anarchiste

Le monde ouvrier

D’un rap­port sur la situa­tion en Fin­lande, que notre cama­rade John Anders­son publie dans le Ser­vice de la Presse de l’A.I.T., nous extra­yons le passage-suivant :

« Les luttes poli­tiques qui déchirent aujourd’­hui le mou­ve­ment ouvrier en Fin­lande ont ame­né une par­tie de la classe ouvrière de ce pays à se déta­cher avec dégout des poli­ti­ciens et à cher­cher ailleurs une solu­tion. Ces ouvriers com­mencent à se rendre compte de la néces­si­té abso­lue d’ex­clure toute lutte poli­tique et de par­tis du mou­ve­ment syn­di­cal et que les syn­di­cats doivent être com­plè­te­ment indé­pen­dants de tout par­ti poli­tique. Cette ten­dance ne com­mence qu’à se faire jour, mais elle gran­di­ra tant que dure­ront les luttes entre par­tis, politiques.

Comme exemple du déve­lop­pe­ment des idées syn­di­ca­listes au sein du mou­ve­ment ouvrier fin­lan­dais, citons la décla­ra­tion du syn­di­cat. des métaux de Björk­bo­da, pro­po­sée au der­nier Congrès natio­nal des syn­di­cats finlandais :

« Le mou­ve­ment syn­di­cal de Fin­lande est entré dans une période cri­tique, quand la lutte des par­tis poli­tiques pour la domi­na­tion et le contrôle des orga­ni­sa­tions syn­di­cales a pris des formes excep­tion­nel­le­ment aiguës.

« La seule issue qui puisse sau­ver l’or­ga­ni­sa­tion natio­nale d’une scis­sion consis­te­rait à ce qu’elle se déclare indé­pen­dante de tout par­ti poli­tique et qu’elle se décide à éloi­gner de son sein les que­relles de partis.

« Le mou­ve­ment syn­di­cal doit être ouvert à toute la classe ouvrière en sa qua­li­té de sala­riée. La lutte éco­no­mique qui doit être menée par l’or­ga­ni­sa­tion syn­di­cale du pays doit unir tous les tra­vailleurs, indé­pen­dam­ment de leurs concep­tions poli­tiques. La cen­trale syn­di­cale doit sau­ve­gar­der la lutte de classes et non les inté­rêts de partis.

« Mais, dans le but de tenir la classe ouvrière unie sur ce ter­rain, il est indis­pen­sable d’ex­clure la lutte de par­tis du sein des orga­ni­sa­tions ouvrières. Ces der­nières ne doivent pas se trans­for­mer en une orga­ni­sa­tion de par­ti. Ceci ne signi­fie pas que l’or­ga­ni­sa­tion syn­di­cale doit deve­nir une orga­ni­sa­tion amorphe et com­po­sée de jaunes. Les syn­di­cats ne doivent pas s’oc­cu­per exclu­si­ve­ment de l’a­mé­lio­ra­tion de la classe ouvrière dans les limites de la socié­té actuelle, ils ont aus­si le devoir socia­liste de prendre en leurs mains la pro­duc­tion sociale de l’avenir.

« L’or­ga­ni­sa­tion de la pro­duc­tion par les pro­duc­teurs, au compte de toute la Socié­té, tel est le pivot de la trans­for­ma­tion sociale du capi­ta­lisme au socia­lisme. C’est en pre­mier lieu, un pro­blème éco­no­mique et indus­triel et c’est aux orga­ni­sa­tions de la classe ouvrière de le résoudre. »

Le Congrès accep­ta la thèse du syn­di­cat des métaux de Björk­bo­da comme com­pro­mis entre les thèses social-démo­crate et communiste.

Sur la ques­tion de l’af­fi­lia­tion inter­na­tio­nale, le Congrès déci­da d’an­nu­ler la déci­sion du der­nier Congrès d’adhé­rer à l’I.S.R. de Mos­cou, et de res­ter en dehors de toute affi­lia­tion internationale.

Le cama­rade John Anders­son ter­mine son expo­sé en disant qu’il est impro­bable que ce Congrès de com­pro­mis et que l’é­lec­tion d’un Exé­cu­tif mixte (10 social-démo­crates et 20 com­mu­nistes) ren­force le mou­ve­ment syn­di­cal fin­lan­dais. Au contraire, il n’y a aucun doute que ces deux par­tis conti­nue­ront, au sein des syn­di­cats, leurs intrigues politiques.

La seule issue pos­sible — c’est le syn­di­ca­lisme révo­lu­tion­naire qui rejette toute ingé­rence de par­ti dans les orga­ni­sa­tions éco­no­miques de combat.


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