Du fait de sa confrontation permanente avec les misères humaines, le médecin est amené par le jeu d’une sympathie instinctive et raisonnée à prendre la défense de l’homme.Héritier d’une tradition plusieurs fois millénaire de savoir, de conscience et de dévouement, à lui plus qu’à tout autre s’applique lu maxime de Térence : « Rien de ce qui est humain ne m’est étranger. »
C’est ainsi que préposé à l’origine au rôle presque exclusif de thérapeute, il lui incombe aujourd’hui, grâce aux progrès de la science et de la sociologie, d’être non seulement un défricheur de techniques hardies au sein de laboratoires savamment outillés, mais encore un éducateur et un guide au point de vue individuel et collectif.
Nul ne peut méconnaître à l’heure actuelle l’existence des vastes courants altruistes qui traversent le monde. Ils permettent désormais de considérer l’homme non plus comme une entité isolée dans une société passive, voire indifférente, mais comme une valeur intrinsèque, intégrée dans un tout et devenant l’objet de soins constants et attentifs.
Au médecin moderne revient l’honneur de l’avoir pressenti et d’avoir apporté déjà une large contribution à l’édification des lois sociales.
Maintenant il doit dépasser l’angle strict du cadre nosographique et aborder l’homme sous les objectifs multiples et divers de l’éducation, de l’hygiène et de la prophylaxie.
Dans les articles qui vont suivre, nous envisagerons d’abord la défense de l’homme du point de vue génétique, c’est-à-dire familial et racial.
Nous étudierons donc les conditions optima du mariage et des problèmes qui s’y rattachent : consanguinité, stérilité, etc.
Nous insisterons ensuite sur la prévention des tares héréditaires (malformations, épilepsie, arriération mentale), l’hygiène de la femme enceinte et du nourrisson, la protection du premier âge et la délinquance des enfants anormaux, perversions sexuelles, etc.
Un chapitre important sera réservé aux maladies infectieuses qui paient un tourd tribut à la mortalité infantile, la nécessité des vaccinations (variole, antidiphtérique, B.C.G.).
Nous aborderons ensuite l’étude des grands fléaux (tuberculose, syphilis, cancer), les maladies vénériennes en particulier. Nous parlerons de la prostitution et de ses conséquences sociales.
Nous entreprendrons enfin la défense de l’homme contre les intoxications endogènes et exogènes (abus alimentaires avec leur correctif : la diététique rationnelle), tabac, alcool, stupéfiants ; les intoxications industrielles (oxyde de carbone, benzol, etc.).
Dans un dernier chapitre, nous nous attacherons à considérer les effets du sport, de la culture intellectuelle et des arts sur le comportement humain.
En un mot, nous nous efforcerons de tracer les étapes de la lutte entreprise contre les tares héréditaires et les maladies qui entravent le développement normal et harmonieux de l’Homme.
Dr Yvonne Menneret