La Presse Anarchiste

Le jeu d’échecs

Le jeu consiste,
j’y insiste,
à couil­lon­ner le roi ;
en ter­mes courtois :
il faut que le roi
soit
échec et mat.

La reine,
à l’avant-scène,
est gardée par les tours,
Solides d’atours,
dom­i­nant alentours,
par les fous, alliés
aux cavaliers,
et par les pions,
afin que le couillon
finale­ment soit
le roi.

Le monde entier.
est un vaste échiquier.
L’Alle­magne, reine
à l’avant-scène
politique
et diplomatique,
est gardée par les tours,
tours
d’Amérique,
tours soviétiques,
solides d’atours,
dom­i­nant alentours.
Les pions
sont
arabes, slovaques,
grecs, moldovalaques,
onusiens, hébreux,
béneluxurieux,
et cætera.
Puis il y a
les fous, au choix !
ils sont beaucoup,
prêts au coup
du berger
(du mau­vais berger),
des fous à lier.
Enfin les cavaliers,
qui ne marchent pas
droit,
à gauche Tito,
à droite Franco.

Et tous, reine, tours, fous, pions,
cav­a­liers, foi de Campion
(ça rime avec pions),
sèment le désarroi
afin de mieux chaque fois
couil­lon­ner le roi.

— Mais qui donc est ce roi
qui, quel que soit
le vain­queur ou le régime,
est tou­jours la victime ?
— C’est le Peu­ple Souverain,
roi contemporain
jamais détrôné
et tou­jours couillonné,
le jeu con­sis­tant nonobstant
toute loi
toute foi
à chaque fois
couil­lon­ner le roi,
le Peu­ple Roi.

Léo Cam­pi­on


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