Ils n’oseront pas faire exécuter les condamnés à mort de Madagascar. C’est trop déjà qu’ils aient osé faire prononcer contre eux une sentence aussi abominable.
Mais que penser de ces excellents patriotes qui répriment férocement là-bas ce qu’ils approuvaient orgueilleusement ici, quand « leur » patrie était militairement occupée par le voisin ?
On est patriote ou on ne l’est pas ! Mais si l’on reconnaît aux Français une patrie, il faut avoir la pudeur de ne pas contester celle des Malgaches — qui ont bien le droit, après tout, d’accomplir chez eux les mêmes gestes inintelligents, cruels même, que beaucoup des nôtres commirent sur le continent européen il n’y a pas si longtemps.