G. de Lacaze-Duthiers : Les chemins de l’amitié (Ed. P. Clairac)
Un livre d’érudition écrit dans un style simple et précis qui entraîne irrésistiblement l’imagination et fait penser à ce que les hommes pourraient construire en s’engageant avec plus de clairvoyance sur les chemins de l’amitié au lieu de s’acharner dans leurs gigantesques démolitions.
Louis-Charles Royer : Amour quand tu nous tiens (Les éditions de Paris)
Des souvenirs de voyages, lestement « troussés » pourrait-on dire puisque Éros y a la meilleure place. Notons toutefois que ce livre tient davantage des « nouvelles galantes » du XVIIIe que des très modernes romans qui font, bien inutilement, le plus étrange usage des termes scatologiques et de l’anatomie…
Gustave Stevens : La parole est à la défense.
Parmi des anecdotes sans grand intérêt, nous cueillons quelques émouvants témoignages de cette vie, hélas, souvent saignante sous le glaive aveugle de la justice. De cruelles « erreurs judiciaires » qui nous montrent que « la vindicte publique » confond parfois le sadique besoin de frapper avec la prétendue sérénité de la justice…
Félicien Challaye : Freud (Ed. Mellotée).
Un ouvrage de grand intérêt sur le fameux médecin viennois, cet explorateur de l’inconscient qui fut en même temps un grand humaniste. Nous y retrouvons, clairement exposées, certaines considérations sur la guerre que Freud répandait déjà lors du premier massacre mondial. Le livre de Challaye fera mieux connaître un penseur qui fut passionnément attaqué à cause de la critique qu’il apportait contre les tabous religion, morale et nationalisme…
Henri Perruchot : Les Grotesques (Les 13 Épis).
Après une vie de Gauguin des plus intéressantes, H. Perruchot vient de produire ce curieux roman que nous ne conseillerons point aux lecteurs pudibonds de la suave Delly née Salomon. Ce roman truculent malmène quelque peu certains types provinciaux qui sont dépeints avec une verve cruelle. C’est en somme le procès impitoyable de l’humanité médiocre incapable de s’élever au-dessus du croupissement des « petites idées ».
Fernand Planche : Duralle (S.L.I.M.)
… Une enfance mêlée à la vie étrange des couteliers qui nous apparaît tour à tour cocasse ou émouvante à travers ce livre qui plaira aux âmes sensibles.
Joë Bousquet : La connaissance du soir (Gallimard)
De beaux poèmes qui chantent avec mélancolie les jours qui passent et les amours défuntes, ce qui vaut encore mieux que chanter les « héroïsmes » dont fourmille le monde et dont l’humanité crève!…
Margueritte‑F. Labori : Labori, ses notes manuscrites, sa vie (Ed. V. Attinger)
Devenue aveugle, la veuve du grand avocat a voulu cependant consacrer ses dernières forces à l’édition de ce volume qui apporte une importante documentation sur cette affaire Dreyfus qui fit jadis tant de bruit mais ne passionne plus guère aujourd’hui que quelques rares curieux, tant il a coulé, depuis, d’injustices et de scandales nouveaux sous les ponts des Troisième et Quatrième Républiques
Jean Souvenance : La Muflerie en guerre (Le Sol Clair).
Un spirituel pamphlet contre les traditionnels fossiles de la bureaucratie, de la politique et de la patrie guerrière. Le dénouement un peu trop facilement optimiste de ce roman n’empêche que nous applaudissons cette pensée morale en forme de conclusion : « Secourez celui qui est seul, apprenez à la foule le respect de l’individu…».
Note de la rédaction. ― Nous demandons aux auteurs et à leurs éditeurs qui désireraient que Défense de l’Homme signale leurs ouvrages d’en adresser au moins un spécimen à : Revue Populaire, Bona, Nièvre.