La Presse Anarchiste

Et l’on n’apprendra plus la guerre

Ils ne sont que soixante à refu­ser la guerre,
Soixante à obéir à la divine loi.
Soixante jeunes gars à l’âme noble et fière,
Qui élèvent très haut leur conscience et leur foi.

Aux « héros glo­rieux » on donne des médailles,
Mais sur eux, les obs­curs, se ferment les prisons !
Sont-ils des cri­mi­nels ou sont-ils des canailles,
Ceux qui se sacri­fient en sachant dire : « non »

Est-ce un crime insen­sé que d’ignorer la haine
Et d’avoir pour patrie toute l’humanité,
De sen­tir vivre en soi la volon­té sereine
Qui condui­ra la terre à la fraternité ?

Toue ceux qui font du meurtre une sinistre gloire,
Tous ceux qui font des lois, obli­geant à tuer,
Peuvent bien se van­ter de leurs sombres victoires
Faites de flots san­glants et de corps crucifiés.

Ils ne détrui­ront pas la foi pure et féconde
Qui fait les vrais mar­tyrs et non pas les bourreaux,
Et qui rayon­ne­ra un jour sur notre Monde,
Éclai­rant ain­si notre nuit de son brillant flambeau.

Vous n’êtes que soixante1Ils sont 90, hélas !, et tou­jours leur nombre aug­mente. avant d’être cent mille !
Votre esprit fran­chi­ra les murs de vos prisons
Et l’on ne ver­ra plus « l’humanité » servile
S’appuyer sur la force ignoble des canons !

André Theillau­mas

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    Ils sont 90, hélas !, et tou­jours leur nombre augmente.

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