La Presse Anarchiste

Toute liberté aux rédacteurs

Avec le titre que notre jour­nal arbore nous ne pou­vions moins faire, à l’égard de nos col­lab­o­ra­teurs, qu’adopter cette for­mule : « Toute lib­erté aux rédac­teurs » et nous y tenir scrupuleuse­ment. Nous en prenons l’engagement.

Évidem­ment cette pra­tique, peu courante dans la presse, pour­rait com­porter des incon­vénients, voire des dan­gers. Nous en courons le risque car qui fera l’apprentissage, en cette matière, de la lib­erté sinon nous ?

Bien sûr, nous ne risquons tout de même pas grand-chose puisque nous tra­vaillerons en quelque sorte en famille ; que les col­lab­o­ra­teurs à cet organe — ceux qui écriront spé­ciale­ment pour les objecteurs dans des pages réservées, et les autres qui rem­pliront les pages divers­es — seront, à leur place, dans une de ces deux caté­gories, et qu’entre eux il y aura tacite­ment accord dans les grandes lignes. Ils varieront sans doute par­fois dans le détail, alors ce sera au lecteur de faire, lui aus­si, sa part à la lib­erté et… son choix.

Ici, nous serons tous, et tou­jours, en faveur des objecteurs de con­science ; tou­jours con­tre la guerre et pour la paix à tout prix. Nous serons pour le règne de la lib­erté col­lec­tive et nous con­sid­érerons comme sacrée la lib­erté indi­vidu­elle : la lib­erté du corps, de l’esprit ; la lib­erté, égale­ment et surtout, de manger à sa faim et… d’en pos­séder les moyens.

Après cela il peut se trou­ver dans quelques arti­cles des phras­es obscures, se gliss­er des non-sens, quelle impor­tance… Nous l’avons déjà dit : le lecteur rétabli­ra ; ce sera lui, seule­ment, qui « censurera ».